samedi 11 avril 2020

STOPCOVID



Souriez, vous êtes trackés !

StopCovid: stop l’hypocrisie

Soyons honnêtes : les Français ont renoncé à nombre de leurs libertés, lorsque le confinement général est entré en application. Il n’y a pas eu, alors, de débat sur sa dimension liberticide. Pas eu de levée de boucliers quand il a fallu s’armer d’une feuille de papier pour sortir, ni d’indignation collective contre le fait que c’est avec la police que le citoyen doit désormais négocier ce qui relève d’une « première nécessité ».
Et aujourd’hui se poserait la question de la liberté, parce que le gouvernement envisage de recourir à une application pour retracer les interactions de personnes porteuses du Covid-19, avec le déconfinement en ligne de mire ? Belle hypocrisie, teintée de technophobie.
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Soyons clair : ce n’est pas le recours à une technologie qui est par essence liberticide, c’est l’usage qui en est fait. Concernant StopCovid, c’est moins le suivi des citoyens qu’il faut redouter que l’exploitation de ces données par des Orbán de province pour prendre des décrets outranciers.
On peut même défendre l’idée, alors que l’exécutif reste flou sur la sortie du confinement, que la perspective d’offrir une telle application aux citoyens restaure une certaine liberté dans la mesure où on aura le choix de l’utiliser ou non, de contribuer ou non à générer des données qui pourraient être utiles à endiguer l’épidémie, de la même manière qu’on choisit aujourd’hui de semer, ou non, ses données sur les réseaux sociaux qui servent au ciblage publicitaire…
Soyons vigilants, en revanche : l’Etat tend à conserver les privilèges qu’il s’arroge en temps d’exception. C’est pourquoi, s’il est prouvé que la technologie de tracking permet d’améliorer l’efficacité de la réponse publique face au coronavirus, elle doit être instaurée dans la transparence, avec une durée limitée explicite et en garantissant la destruction des données à une date certaine.

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