vendredi 28 février 2020

LA DETTE FRANCAISE, UNE ARNAQUE A LA PONZI.




Connaissez-vous Charles Ponzi ? Dans le Boston des années 1920, cet immigrant italien proposait à ses clients un rendement de 40 % par trimestre. Il a fallu que 30000 gogos soient allégés de 10 millions de dollars pour que la police arrête l’arnaqueur. Selon la méthode éprouvée depuis par les chaînes spéculatives, les premiers dividendes étaient payés avec les dépôts des suivants. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’organisateur, au sommet de la pyramide, s’évapore avec le magot. Un siècle plus tard, Charles Ponzi ne figure pas dans le bottin des barons de la combine, mais dans les manuels d’économie !

Esprit de Ponzi, où es-tu ? A Bercy ! Il hante les couloirs du ministère de l’Économie. Dans une étude, l’Insee s’inquiète : « Pour être soutenable, le financement de la dette exclut le recours à un jeu à la Ponzi dans lequel l’État émettrait indéfiniment de nouveaux emprunts pour payer les intérêts et le principal arrivant à échéance. » C’était en… 2005. La dette se chiffrait alors à 67,4 % du PIB. En 2019, c’est 98,8 %. Soutenable, en cas de hausse des taux ? Le gouvernement promet la décrue pour 2020. Bruxelles n’y croit pas. Mercredi, la commission européenne s’en est même alertée.

Rien de nouveau sous le soleil ! La veille, mardi, la Cour des comptes avait sonné le tocsin. Pour les Sages, le redressement des finances publiques est « quasiment à l’arrêt. » Réaction virulente de Bruno Le Maire, prêt à reconnaître toutefois ce « point noir » de la dette. La vérité : sur les pas de Ponzi, nos dirigeants sont passés maîtres dans l’art de financer notre modèle social en taxant toujours plus les actifs d’aujourd’hui et, sans le dire, ceux de demain, via l’emprunt.

Qui révélera l’arnaque ? Qui dira que les bénéficiaires de l’État providence en retirent des avantages d’une valeur bien supérieure à celle de leurs contributions ? Qui osera répéter que nous sommes tous des complices spirituels de Charles Ponzi ? Dans ce contexte, la baisse des impôts, comme la dette, paraît peu soutenable.

Bonne lecture !
Rémi Godeau
Rédacteur en chef

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