dimanche 23 février 2020

FIN DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE FESSENHEIM

Irrationnel
(édito libre)

Nucléaire: à Fessenheim, la victoire du «parce que»

Par Olivier Auguste

Pourquoi fermer Fessenheim plutôt qu’une autre centrale ? Parce que... Pourquoi viser 50% d’électricité nucléaire dans quinze ans plutôt que 66% ou 25% ? Pourquoi pas ! A quelques jours de l’arrêt du premier réacteur alsacien, on pourrait s’amuser des arguments du gouvernement – celui-ci comme les précédents – ou même s’en attendrir tant ils sont enfantins. 

Dommage que la politique énergétique de la France soit un sujet sérieux...
Evidemment, le nucléaire présente des risques. Mais il ne faudrait jamais les évoquer sans les mettre en balance avec les conséquences avérées sur la santé et l’environnement de la pollution des centrales à charbon ou au fuel. Bien entendu, le traitement des déchets reste un défi. Mais panneaux solaires, éoliennes et batteries en fin de vie posent aussi des difficultés – et pourquoi écarter l’idée que scientifiques et industriels mettront au point des solutions ?
Impossible de passer à 100% d’électricité d’origine renouvelable, assure le patron d’EDF ; « ça se démontre », rétorque la secrétaire d’Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon. Il se trouve que la démonstration a été faite, et par les meilleurs experts : selon les climatologues du Giec, l’objectif d’un réchauffement de 1,5°C maximum ne pourra être respecté sans multiplier la production nucléaire par... deux à six d’ici à 2050. Y compris en ayant recours cinq, dix ou même quatorze fois plus aux renouvelables. Y compris en réduisant la consommation globale d’énergie. 
Malheureusement, en matière d’environnement, les décisions sont souvent fondées sur l’émotion, les sondages ou les actions chocs d’une poignée d’activistes amplifiées par les réseaux sociaux. Le jour où, avec les mêmes ressorts, les climatosceptiques à la Trump l’auront emporté partout, il sera trop tard pour en appeler à la raison.
La centrale nucléaire de FESSENHEIM par WIKIPEDIA.



La centrale nucléaire de Fessenheim est la première centrale nucléaire française REP900 en exploitation commerciale (depuis 1978), implantée en bordure du Grand Canal d'Alsace sur le territoire de la commune de Fessenheim (Haut-Rhin). Sa construction, décidée à la fin des années 1960 par les présidents Charles de Gaulle puis Georges Pompidou, repose sur la technologie des réacteurs à eau pressurisée de l'entreprise américaine Westinghouse Electric. La centrale est équipée de deux réacteurs d'une puissance installée de 900 MWe chacun. Fessenheim produit 1,5 % de l'électricité française et la moitié de la production alsacienne.
L'arrêt définitif de la centrale de Fessenheim est promis pour 2016 par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012.
En avril 2017, la ministre de l'écologie (Ségolène Royal) signe un décret conditionnant la fermeture de Fessenheim à la mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de la centrale nucléaire de Flamanville. Ce décret est annulé en octobre 2018.
En novembre 2018, Emmanuel Macron annonce le report de la fermeture à l'été 2020. En 2019, la fermeture de Fessenheim est confirmée pour 2020, malgré les retards de l'EPR de Flamanville. Le 26 septembre 2019, Emmanuelle Wargon, Secrétaire d'Etat à la Transition écologique, annonce la fermeture du premier réacteur en février 2020 et du deuxième en juin 2020.
Le réacteur N°1 est définitivement arrêté dans la nuit du 21 au 22 février 2020.

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