lundi 3 décembre 2018

UN COLLECTIF DES GILETS JAUNES INTERPELLE LE GOUVERNEMANT

Un collectif de Gilets jaunes qui condamne "toutes les formes de violence" propose dans le JDD au gouvernement une "porte de sortie", en précisant une série de revendications.

Tribune d'un collectif de gilets jaunes sur le JDD.

Alors que Paris était samedi le théâtre de scènes de guérilla urbaine, à l'occasion de la troisième grande mobilisation des Gilets jaunes, un collectif interpelle le gouvernement pour trouver une issue à cette mobilisation. Dans les colonnes du JDD, les "porte-parole des Gilets jaunes libres", se qualifiant de "citoyens engagés qui constitue une représentation honnête de la France qui souffre et se sent délaissée", lancent un "appel à tous les citoyens qui ne souhaitent plus seulement approuver, encourager ou soutenir les Gilets jaunes libres, mais participer avec eux au mouvement engagé, d'en devenir les référents locaux et départementaux". 


"Les Gilets jaunes sont des millions, nul n'a le monopole de leur expression ni de leur représentation. Partout en France, les oubliés de la République et toutes les victimes d'un système devenu obsolète se mobilisent depuis plusieurs semaines pour faire valoir leur droit à vivre dignement et dans des conditions économiques décentes. Leur colère s'exprime partout où elle le peut : sur les réseaux sociaux, au bord des routes, dans la rue et dans les médias, régionaux et nationaux.
Au lendemain de l'ouverture infructueuse du Premier ministre à cette parole venue du peuple, soyons responsables et offrons au gouvernement une porte de sortie à la crise. Aujourd'hui, nous lançons un appel à tous les citoyens qui ne souhaitent plus seulement approuver, encourager ou soutenir les Gilets jaunes libres, mais participer avec eux au mouvement engagé, d'en devenir les référents locaux et départementaux. Loin de toute radicalisation et en accord avec les 80% de Français qui nous soutiennent, construisons un projet viable et crédible, dans l'intérêt de tous.
Citoyens engagés et libres, nous participons depuis le début du mouvement à promouvoir des revendications sérieuses. Nous le faisons dans le respect des institutions de la ve République, de l'ordre public, des biens et des personnes. A ce titre, nous formons un groupe de citoyens engagés qui constitue une représentation honnête de la France qui souffre et se sent délaissée. Nous voulons être les porte-parole d'une colère constructive. C'est pourquoi nous tendons à présent la main au gouvernement, dans l'espoir qu'il entende nos demandes, qu'il accepte de modifier ses décisions fiscales et qu'il permette enfin à l'ensemble des citoyens d'être les acteurs de la politique menée dans notre pays, car la démocratie appartient au peuple.
Nous entendons que les propositions des Gilets jaunes sont mal comprises, certains disent "incohérentes". Nous voulons donc préciser nos revendications. Nous demandons l'ouverture d'états généraux de la fiscalité ; d'une conférence sociale nationale ; d'assises "territoires et mobilité" qui prendront la forme de débats régionaux ; l'organisation de référendums réguliers sur les grandes orientations sociales et sociétales du pays ; l'adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives, afin que la population soit mieux représentée au Parlement.
En outre, et de manière immédiate et sans condition, nous demandons le gel de la hausse des taxes sur les carburants et l'annulation de l'alourdissement du contrôle technique automobile. Soucieux du respect des institutions et du dialogue social, nous condamnons toutes les formes de violence. Mais nous estimons que le gouvernement ne doit pas répondre à la colère par l'orgueil d'une politique sans issue. Nous souhaitons donc un accord rapide afin que l'économie du pays puisse retrouver sa vigueur, avant la période des fêtes de fin d'année.
Nous nous tenons à la disposition du Premier ministre pour un premier rendez-vous."
Les porte-parole des Gilets jaunes libres (GiletsJaunesLibres) : 
Benjamin Cauchy (Occitanie), Jacline Mouraud (Bretagne), Cédric Guémy (Île-de-France), membres fondateurs ; Chantal Perrotin (Auvergne-Rhône-Alpes), Cédric Delaire (Hauts-de-France), David Tan (Pays de la Loire), Christophe Chalençon (Provence-Alpes-Côte d'Azur), Ghjuvan-Andria Culioli, David Roig (Un espoir pour la Corse), Damien Molin (Nouvelle-Aquitaine).

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